Paris Gay Games 2018

Le plus grand événement sportif au monde ne sont pas les Jeux Olympiques. Si l’on regarde le nombre de participants aux épreuves sportives, ce sont les Gay Games. Paris...

ChrisFanuelLe plus grand événement sportif au monde ne sont pas les Jeux Olympiques. Si l’on regarde le nombre de participants aux épreuves sportives, ce sont les Gay Games.

Paris vient de remporter l’organisation des Gay Games en 2018. Entrons dans le détail en compagnie de Chris Fanuel, co-présidente du collectif Paris 2018 qui a porté la candidature de la ville de Paris et qui aura la lourde charge d’organiser les Jeux. 

Paris vient d’être élue ville organisatrice des Gay Games 2018. Quels ont été selon vous les points forts qui ont fait pencher le vote en faveur de Paris lors du vote décisif à Cleveland? 

Depuis le début de la candidature de Paris nous avons bénéficié de beaucoup de soutien. Tout d’abord Monsieur Bertrand Delanoë, Maire de Paris, nous a adressé directement une lettre expliquant que toute la mairie était derrière le collectif. Nous avons ensuite le soutien de la région, puisque que quatre infrastructures régionales seront utilisées lors des Gay Games. Ensuite nous avons le soutien de Madame la Ministre des Sports et donc du Ministère des Sports ainsi que celui du Ministère de la Culture. Et enfin le soutien du gouvernement avec une lettre du Premier Ministre, Monsieur J.M Ayrault.

Vos concurrents bénéficiaient-ils d’un soutien équivalent de la part d’institutionnels?

Non, à un tel niveau, nous étions les seuls. Mais d’autres facteurs ont aussi joué en notre faveur. D’une part il s’agissait de la deuxième candidature de Paris à l’organisation des Gay Games. La preuve qu’en dix ans, notre motivation et notre implication demeuraient intactes. Ensuite Paris est déjà l’organisatrice du Tournoi International de Paris (TIP), un événement sportif qui démontre notre capacité à fédérer les associations sportives LGBT avec l’an dernier  2200 sportifs et 20 sports représentés. Le TIP est une vitrine unique qui n’existe ni à Londres ni à Limerick. Ce qui nous a  permis aussi d’afficher le soutien de 23 fédérations sportives nationales. Ce qui fait que lorsque nous nous sommes déplacés à Cleveland, nous sommes arrivés avec une délégation de 26 personnes, dont Madame Valérie Fourneyron, la Ministre des Sports et Laura Flessel, championne Olympique et championne du Monde. C’est l’ensemble de ces éléments, soutiens institutionnels, soutien du tissu associatif LGBT, parrains, mobilisation à haut niveau, qualité du dossier et de la présentation qui font que Paris a été choisie.

Au-delà des soutiens institutionnels et associatifs, quels sont les autres soutiens à ce projet?

Notre marraine est donc Laura Flessel, qui au-delà de son aura olympique est aussi la Présidente de la commission de lutte contre les discriminations dans le sport. On ne pouvait rêver plus belle marraine. Notre parrain est Jean-Paul Gaultier, pour représenter l’aspect culturel de l’événement et qui bénéficie également d’une notoriété internationale. Enfin notre Président d’Honneur est Monsieur Pierre Bergé qui nous apporte toute son aide pour faire de ces Gay Games une complète réussite.

Pensez-vous que la récente légalisation du mariage homo en France ait eu une incidence sur le choix final?

Difficile de savoir. Ce que je peux dire c’est que les valeurs de la fédération des Gay Games c’est l’inclusion, la participation et le dépassement de soi. Alors oui la légalisation du mariage homo, c’est de l’inclusion et ça correspond donc  à une de ces trois valeurs mais dire que cela a pesé dans la balance, impossible de le savoir. En revanche, l’une des missions des Gay Games est de faire évoluer les mentalités. Et recevoir 15000 sportifs et 40000 visiteurs lors de cet événement au rayonnement mondial, forcément ça fera évoluer dans le bons sens les mentalités et reculer on l’espère l’homophobie.

Beaucoup ne peuvent s’empêcher de faire le parallèle entre l’échec de Paris à l’organisation des J.O de 2012 et sa victoire à celle des Gay Games. Quel est votre sentiment?

Nous étions face à Londres. Il s’agissait d’une compétition pour l’organisation d’un événement sportif mondial.  Il est donc normal que les rapprochements aient été fait. Maintenant le parallèle s’arrête là. Les Gay Games n’ont rien à voir avec les Jeux Olympiques. Notre compétition milite pour le sport pour tous avec une forte implication dans la lutte contre les discriminations.

Il s’agira d’accueillir la 10e édition des Gay Games. En quoi s’agit-il du plus grand événement au monde à la fois sportif et culturel?

Nous attendons du 4 au 12 août 2018 pas moins de 15000 sportifs et sportives à la fois homos et hétéros puisque les Gay Games sont ouverts à toutes et à tous. Au niveau culturel, différents événements auront lieu durant les jeux. Tout d’abord le très symbolique Rainbow Run, un drapeau arc-en-ciel qui va partir de la Villette pour arriver à l’Hôtel de Ville et qui commémore la mémoire de toutes les personnes mortes du Sida. Un village associatif sera présent durant dix jours sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Outre le sensibilisation à la lutte contre le Sida qui concerne aussi bien la communauté LGBT que les hétéros, nous aurons aussi des expos artistiques, un défilé de mode, des spectacles d’improvisation, le festival des chorales, un festival du cinéma, et une nouveauté, un cycle de conférences avec des participants comme la Fédération Française de Football pour évoquer l’homophobie, le handicap dans le sport ou encore la féminisation des pratiques sportives. Les conférences débuteront trois jours avant l’ouverture officielle des Gay Games.

Et au niveau sportif?

36 disciplines sportives seront représentées. Avec certaines méconnues en France mais très appréciées des américains comme le Football Flag ou le Softball. Il y aura aussi de nouveaux sports comme le Roller derby et un sport qui n’existe pas encore aux Gay Games, la pétanque!

Paris va devenir un immense terrain de jeu?

Oui nous allons en fonction des disciplines occuper telle ou telle infrastructure. Par exemple le tennis sera en partie à Roland Garros, le patinage et le hockey sur glace auront lieu à Bercy. L’athlétisme se déroulera au Stade Charlety. Le golf, la voile et l’aviron nous amèneront en région Ile de France.

Il existe un esprit olympique, existe-t-il un esprit Gay Games et si oui comment le définiriez-vous?

Comme je vous le disais, l’esprit des Gay Games repose sur trois grands principes :  l’inclusion, la participation et le dépassement de soi. Aucune discrimination liée au genre, à l’orientation sexuelle, à l’âge, à l’origine ethnique ou au handicap n’est tolérée. De belles valeurs que nous partageons forcément. Pour vous donner un exemple précis, un tournoi de basketball sera organisé en fauteuil roulant. Sauf que ce sont des valides qui devront s’asseoir dans les fauteuils. Une façon concrète de sensibiliser, d’informer et de lutter contre les préjugés. Les sponsors pourront aussi aider des équipes étrangères à venir participer aux épreuves. Des équipes qui n’ont pas forcément les moyens de faire le déplacement. Grace à notre Marraine Laura Flessel, l’Afrique a été sensibilisée. Il sera donc bien de pouvoir aider financièrement certaines équipes africaines à rejoindre nos Jeux. C’est une des particularités de cet événement.

Qui dit grand rassemblement LGBT dit festivités. Est-il prévu des cérémonies d’ouverture, de fermeture, des soirées?

Oui la cérémonie d’ouverture aura lieu au Stade Jean Bouin et la soirée d’ouverture se déroulera  au Grand Palais. La cérémonie de clôture aura lieu à la Grande Halle de la Villette. Autant de lieux prestigieux qui nous apporteront les meilleures garanties d’attirer des têtes d’affiche et de séduire un maximum de public.

Quel est le coût des Gay Games et comment sont-ils  financés?

Le coût estimé des Gay Games est de 6,5 millions d’euros. Cela n’a donc rien à voir avec le coût de l’organisation des J.O. Pour la bonne raison que nous utilisons les infrastructures existantes. 90% des infrastructures sont celles de la Mairie de Paris et de la Région Ile de France. La seconde particularité des Gay Games est que les participants payent leur participation aux Jeux. Ça représente 50% du montant total du budget. Nous allons ensuite lancer les campagnes de recrutement de sponsors et de mécènes. Il faut ensuite intégrer les recettes qui seront issues de la billetterie.

Comment et de qui est constituée l’équipe en charge de la gestion et de l’organisation de cet important événement?

Il y a une coprésidence assurée par Michel Geffroy et moi-même épaulée par un comité directeur de dix personnes responsables chacune d’un pôle précis comme la culture, la communication, les finances, les cérémonies, etc. Et chaque direction à ses subdivisions. Enfin nous nous reposerons sur le bénévolat. Nous aurons besoin de 3000 bénévoles qui seront issues des fédérations sportives gay et lesbiennes de toute la France. Je suis par exemple bénévole pour aller aider au Gay Games de Cologne. L’objectif du bénévolat est de pouvoir participer aux compétitions et de donner un coup de main à l’extérieur.

De nombreux LGBT viendront du monde entier pour participer aux épreuves, supporter les équipes nationales, ou tout simplement profiter de cette occasion pour venir visiter Paris. Quelles les enjeux socio-économiques et les retombés attendus par la ville de Paris?

En effet c’est au moins 40000 personnes attendues sur minimum dix jours et environ 70 nationalités. Ça veut dire de l’hébergement, du transport, de la restauration, du shopping, du tourisme culturel et de loisirs. Pas seulement sur Paris. Certains iront en région et parfois profiteront de leur séjour pour visiter d’autres coins de la France. Nous travaillons actuellement avec les différents acteurs du tourisme comme le transport et l’hôtellerie pour proposer des packages aux participants.

En 2014 auront lieu les élections municipales. Les candidats à la mairie de Paris se sont-ils tous prononcés favorablement sur la future organisation des Gay Games?

Nous avons en effet rencontré les personnalités des différents bords politiques. Mais dès que vous organisez un événement international à Paris, il existe une charte à la Mairie de Paris qui stipule que tout événement international doit être soutenu et aidé dans son organisation. Ce qui a rassuré le comité des Gay Games à Cleveland. Mais il est évident qu’on ne se serait pas lancé dans une deuxième candidature pour un projet d’une telle ampleur sans être assuré du soutien actuel mais aussi futur de la ville organisatrice, autrement dit Paris.

 

Site officiel : http://www.paris2018.com

Agenda gay de Paris
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