PinkX, le plaisir est dans la télé

 PinkX est devenu la première chaîne de X gay européenne. Quelle est l’offre de Pink aujourd’hui en matière de programmation et de diffusion? Oui, nous sommes très contents d’être...

pinkx-tof_1 PinkX est devenu la première chaîne de X gay européenne. Quelle est l’offre de Pink aujourd’hui en matière de programmation et de diffusion?

Oui, nous sommes très contents d’être devenu la référence européenne en matière de X gay pour le grand public mais aussi pour les professionnels. Nous avons réalisé à Noël un sondage auprès de nos abonnés et 95 % se disent satisfaits de la chaîne et de la programmation. Cela fait plaisir et nous pousse à nous surpasser chaque jour. Car PinkX reste aussi pour nous une forme de militantisme et de soutien à la visibilité gay. D’ailleurs, il me semble qu’il n y a pas d’équivalent dans le monde de média TV avec un positionnement adulte aussi assumé.

Pour ce qui est de l’offre, PinkX est accessible sur tous les opérateurs du câble/sat/adsl pour 9€ par mois. Fort de nos contrats d’exclu avec plus de 30 grands studios, nous diffusons des films variés avec un éventail de pratiques et de types de garçons. Nous explorons aussi les nouvelles niches sexuelles qui se sont développées récemment.

Enfin, nous avons créé il y a trois ans les « PinkX Gay Video Awards, la première remise de prix française qui récompense l’industrie du X gay. Cette année, nous prévoyons quelque chose d’encore plus grand autour de l’évènement, d’autant plus que nous fêterons aussi les 10 ans de Pink !

Etes-vous soumis au même quota de diffusion d’œuvres françaises que des media généralistes?

Oui nous avons des quotas qu’il est préférable de suivre même s’il est, évidemment, plus difficile de respecter ces quotas que dans le cinéma traditionnel. Mais nous avons un vrai gout et une envie de soutenir les productions européennes et bien sûr françaises …

Comment se porte le marché de la V.O.D? Souffrez-vous de la concurrence du piratage?

Parallèlement à la chaîne, nous proposons aussi sur la majorité des box une offre de films en VOD appelée « PinkX Gay VOD ».  Le marché de la VOD ou VAD  sur les box opérateurs  (Video On Demand ou Vente à Distance) ont  subi en 2013 une baisse qui, on l’espère,  n’est que passagère. Et effectivement  la concurrence d’internet et de la piraterie est le principal responsable. Mais nous ne sommes pas les seuls à en souffrir. C’est le cas aussi avec le cinéma traditionnel !

PinkX a récemment repris la chaîne Man-X. Pourquoi cette acquisition et quelle différence entre les deux chaînes?

Nous avons repris la chaine Man-X il y a quelques années. La chaîne était, à l’origine, distribuée dans de nombreux pays européens comme l’Italie ou certains pays de l’Est. Au moment du rachat, la survie de la chaîne était menacée. Pour nous, il était important que les pays qui la recevaient jusque-là ne se trouvent pas du jour au lendemain sans rien. Notre égalité est aussi sexuelle et c’est aussi un bon thermomètre de l’acceptation des homos dans un pays quand une chaîne gay est disponible.  Nous y avons aussi vu l’opportunité d’avoir une chaîne complémentaire à PinkX. En effet, Man-X est plus clairement axée « minets » et jeunes mecs de 18 à 30 ans. Nous diffusons aussi chaque semaine une classique de Jean-Daniel Cadinot, le maître du porno gay français. Man-X est proposée avec PinkX dans le pack « 2X gay », la première offre au monde à offrir deux chaînes gay !

Il n’y a pas de bareback sur  PinkX. Est-ce du seulement à la charte des diffuseurs ou y a-t-il  aussi une réelle volonté de la part de PinkX de privilégier le safer sex?

En France, ce n’est pas le CSA comme on pourrait le croire mais les diffuseurs – à l’image de Canal +-, qui se sont montrés impliqués dans la prévention et qui ont mis en place des chartes de responsabilité contre la prise de risque. Nous sommes évidemment les premiers à les appliquer. Mais je dois rajouter que moi, en tant que directeur des programmes, je reste très attaché à la santé des acteurs et suis convaincu que l’image peut influencer les comportements. Toute l’équipe de PinkX me rejoint sur ce point. Nous soutenons d’ailleurs la réalisation d’un documentaire avec le collectif Parlons Q sur la place de la prévention dans le porno gay. Intitulé « Save gay porn : sexe, prévention et vidéo », il sera diffusé sur PinkX avant la fin de l’année.

Faites-vous une différence entre film pré-condom (des films tournés avant l’apparition officielle du Sida et donc sans préservatif) et ceux tournés aujourd’hui sans préservatifs ?

Bien sûr que oui !! N’oublions pas que les films pre-condom ont été tournés avant l’épidémie du Sida ou durant les premières années. Ces films sont marqués dans le temps,  au niveau de l’image, de la qualité technique, du look des modèles… Il y a déjà une distance qui se créée avec le spectateur.  Pourquoi alors diaboliser ces productions  qui ont été tournées à une autre période,  à un moment justement où la problématique du safe ne se posait pas ? D’autant plus que, contrairement à ce que l’on peut voir dans les films sans capote il n’y a pas cette volonté absolue de montrer les fluides en contact avec les muqueuses !

On entend souvent dire que les films barebacks se vendraient plus et mieux. Quel est votre sentiment?

Un film se vend avant tout s’il est bon !  On a de très bons exemples sur PinkX. « Le Riad » (Menoboy), notre plus gros succès gay VOD de l’année 2013 est 100 % safe ce qui ne l’empêche pas d’être très bandant ! Sur PinkX, vous pourrez voir en mars « Hooker Stories » (NakedSword) et en avril « Studio of Sin » (UkNakedMen), mes deux coups de cœur de ce début d’année qui sont aussi totalement safe. Certains studios croient que le fait de faire prendre des risques maximum à leurs acteurs va leur redonner une croissance et leur rapporter plus d’argent… La réalité montre que ce n’est pas si sûr ! Ce sont les films les plus fantasmants qui marchent le mieux. Les studios  devraient plutôt  mieux penser leurs films, avoir des modèles excitants et vigoureux. On voit d’ailleurs des prods comme Eurocreme UK qui, il y a quelques années, produisaient beaucoup de films non safe, changer leur fusil d’épaule et revenir avec une majorité de films excitants, de qualité et…  « safe » !

Quelles sont alors les « nouvelles » tendances du X gay ?

On voit de nouvelles niches arriver. Le « Sneakers » est l’une des plus grosses poussées qu’on ait jamais vue dans l’histoire du porno. On a été bercé par des films américains assez léchés avec des modèles que certains trouvent aujourd’hui trop aseptisés.  Les années 2000 sont aux antipodes : on redécouvre le poil, la transpiration, les odeurs, tout ce qui fait aussi la sexualité ! Ce n’est pas étonnant que parallèlement les productions amateurs comme Crunchboy, HPG ou GayFrenchKiss aient vu le jour, facilitées par une technologie abordable aussi bien d’un point de vue financier que technique. Les jeunes, aussi, sont moins farouches à tourner dans les films X même si cette image est diffusée 100 fois plus qu’il y a 20 ans.

Une production de qualité (réalisation soignée, un vrai scénario, de beaux et bons acteur) aura toujours plus de succès qu’un film amateur. Le made in France tire-t-il sont épingle du jeu avec la nouvelle vague de réalisateurs français? 

Il y a des gens qui aiment l’amateur et qui vont plus facilement s’identifier aux modèles… D’autres qui préfèrent rêver avec des modèles moins accessibles. Tout ça est très personnel. La France, c’est un peu le monde en miniature, avec toutes les diversités : des studios qui font du jeune mec (Berry, Menoboy), de l’amateur (comme j’en ai parlé tout à l’heure) ou de l’ethnique (Citébeur)… Une diversité qui fait aussi la richesse des nuits de PinkX  et Man-X

 

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