Thierry en mode Demence

La Demence fait partie du paysage festif de milliers de gay. C’est devenu au fil des années une véritable institution. La seule soirée de dimension réellement européenne. Chaque mois, les...

DSC_3452La Demence fait partie du paysage festif de milliers de gay. C’est devenu au fil des années une véritable institution. La seule soirée de dimension réellement européenne. Chaque mois, les mecs affluent de France, de Hollande, d’Allemagne entre autres et ils convergent tous vers Bruxelles. 24 ans que ça dure!

Un rituel synonyme de fête, de bonne musique, de bonne humeur, de   rencontres,    de    mélange de styles dans une ambiance unique à la fois festive et sexy. La Demence c’est un rendez-vous mensuel et de grandes «messes» de plusieurs nuits pour Pâques ou l’anniversaire de la soirée. A l’occasion de la Hoppy Easter Party du 18, 19 et 20 avril nous avons rencontré Thierry pour parler de cette longue histoire d’amour entre la Demence et les gays.

 

Bonjour Thierry, toute histoire d’amour à un commencement. C’était quand et comment la première fois?

En tant qu’étudiant je travaillais comme serveur dans une discothèque hétéro. Quand le patron décida d’y organiser des dimanches gays et m’en a fait le responsable, j’ai vite compris que c’était mon truc, et j’ai donc commencé moi-même à organiser mes soirées. Cela se faisait à ma ville natale, Courtrai (Belgique), près de Lille et donc dès le début, la soirée a eu beaucoup de clients français. Après deux ans, nous avons démé- nagé pour Bruxelles, où la soirée a réellement pris tout son élan.

Quels sont tes secrets pour que les gays te restent si fidèles depuis si longtemps?

L’élément clef pour moi et le respect et cela se reflète de beaucoup de façons  :  je  ne cesse d’insister auprès de notre équipe de traiter les participants (je n’aime pas le mot « client ») de la meilleure façon possible, que ce soit à l’accueil, aux vestiaires, aux bars, ou aux toilettes. Nous ne faisons pas payer des prix exorbitants, comme le font beaucoup d’autres soirées. Et nous avons aussi toujours essayé d’avoir un public très hétéroclite : jeunes, âgés, musclés, crevettes, cuirs, fashion victim, transsexuels, mecs plutôt classiques… et grâce à cette diversité où aucun style de gay ne prédomine trop, il y a une atmosphère où tout le monde se respecte dans la bonne humeur. Il est donc tout-à-fait normal de se sourire l’un à l’autre sans que cela signifie une démarche de drague. Le fait que le public soit très international et que tout le monde se sente donc en vacances, même les Belges, contribue aussi à ce sentiment.

Tu es quelqu’un de très discret. Timide ou est-ce aussi parce que tu as bien compris que ceux qui doivent-être mise en avant c’est le club et le public?

Ceux qui me connaissent, savent que je ne suis pas timide du tout, mais je n’aime pas prendre place sur le podium. Mon public, sans qui je ne serai nulle part, y a plutôt sa place.

A la Demence, on peut croiser tous les styles, tous les âges et beaucoup de nationalités différentes. Comment expliques-tu que ce mélange fonctionne à chaque fois et séduise toutes les générations ?

En octobre, nous allons fêter nos 25 ans, donc cela veut inévitablement dire que nous accueillons plusieurs générations. Le public du début a pris quelques rides et se fait parfois plus rare. Le challenge est donc d’à attirer aussi les jeunes, ce que nous arrivons à faire. Cela est très important pour compléter la diversité de notre public.

Chaque mois un nouveau thème,  huit Djs, des performances, des milliers de clubbers à accueillir, combien êtes-vous à travailler sur une Demence entre la préparation et la soirée elle-même?

Avant la soirée, je fais cela tout seul et on me dit souvent que je ne délègue pas assez, ce qui est peut-être un défaut professionnel, mais je suis tellement perfectionniste, que je crains toujours que si je ne le fais pas moi-même, ce ne sera pas fait comme je le veux. La seule chose que je ne fais pas moi-même, c’est la mise en page des flyers, car je n’ai pas suivi la formation de graphiste, mais c’est moi qui choisis les visuels. Depuis quelque  temps  mon  copain  s’occupe  des spectacles. Pendant la soirée, j’ai la chance de compter sur une très bonne équipe d’environ 100 personnes, et des responsables très profes- sionnels, qui me suivent déjà depuis le début des soirées.

 

La Demence, c’est depuis 4 ans une croisière durant l’été, La Demence Cruise, qui rencontre année après année un succès croissant. Comment t’es venu l’idée de faire une croisière?

Il y a 6 ans, mes amis sont finalement parvenus à me convaincre de parti- ciper à une croisière gay, car j’avais une idée très négative par rapport au concept. Dès que je suis arrivé à bord, tous mes préjugés sont tombés à l’eau et ce fût le coup de foudre, sauf que c’était une croisière organisée par des américains principa- lement pour les américains. Comme leur mentalité et culture est tellement différente de celle des Européens, je me suis dit qu’il manquait une croisière gay organisée par des Européens. Mais les premières années ont été très difficiles, et heureusement que j’avais le capital des années de soirées à Bruxelles pour supporter les énormes pertes finan-cières. Le plus difficile est de faire comprendre aux gens que ça n’a rien à voir avec la soirée à Bruxelles. C’est un vrai voyage avec des visites culturelles, du repos, de la détente, des dîners à la carte entre amis, des spectacles au théâtre, … et finalement les meilleures fêtes en plein air pour ceux qui le souhaitent. Nous avons des passagers qui ne font qu’une soirée de toute la semaine et qui privilégient donc les activités journalières. Le seul point commun avec les soirées à Bruxelles, c’est la diversité du public et la bonne humeur. Entre temps, nos croisières ont une renommée mondiale, même aux USA, et d’ici quelques semaines nous espérons afficher un complet pour la croisière de cet été.

 Après la croisière, penses-tu ou voudrais-tu décliner le concept La Demence dans un autre domaine?

Je ne le pense pas, car les soirées et les croisières, cela fait déjà beaucoup.

 Pour finir, un de tes plus beaux souvenirs (ou anecdote) lors d’une Demence et d’une Demence Cruise?

Il y en a tellement que je me suis souvent dit qu’il faut que j’écris un livre. La dernière belle anecdote est celle d’un habitué qui me demande si je loue des chambres à LA DEMENCE, car il veut y habiter (rires)…

Le site de LA DEMENCE

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