Erotisme et safer sexe

Le safer sexe, ou sexe à moindre risques, c’est d’abord du sexe, et du plaisir !  Le collectif Parlons Q a lancé un défi à des artistes en leur...
Fred.M.Photography

Fred.M.Photography

Le safer sexe, ou sexe à moindre risques, c’est d’abord du sexe, et du plaisir !  Le collectif Parlons Q a lancé un défi à des artistes en leur demandant d’imaginer une esthétique attractive du Safer Sexe ! Plus d’une trentaine de plasticiens et photographes ont répondu à l’appel.

L’idée était toute simple : repenser l’usage du préservatif comme un élément de l’érotisme et non comme une contrainte. Les groupes de discussions organisés par le collectif Parlons Q (leurs Q-Storming) ont montré que certains gays avaient du mal avec la capote parce que la mettre casse la dynamique érotique. Or le préservatif  peut être perçu comme un élément de cette érotisation. La capote restant aujourd’hui encore le meilleur moyen pour échapper aux IST.

Le message de cette exposition est clair : profitez pleinement de votre sexualité, et avec la capote c’est possible.

C’est le photographe Daniel Nassoy qui a eu l’idée et a porté toute l’organisation de cette exposition collective qui sera présentée pour la première fois début juin à la galerie Oberkampf, puis circulera dans d’autres lieux comme le Centre LGBT de Paris Île de France et le bar La Mine.

Erotisme et Safer Sexe, exposition collective.

Galerie Oberkampf du 30 mai au 6 juin.
Centre LGBT de Paris Île de France du 23 juin au 6 juillet.

Bar La Mine 7 au 31 juillet.

 La capote et les gays
Petite histoire d’un amour compliqué

Années 70 : un objet de désir parce que interdit

Imaginez qu’à cette époque, cet objet associé exclusivement à la contraception, était quasiment inaccessible : vente en pharmacie exclusivement, publicité interdite. Pour s’en procurer il fallait en ramener des drugstores des Pays-Bas ou de Grande Bretagne, et il devenait alors follement bon et transgressif d’en tester l’usage, en solitaire, ou avec un partenaire (on découvrait un objet hygiénique parfaitement adapté pour la sodomie !).

Années 80-90 : l’objet réflexe compagnon de nos amours

Le sida nous tombe dessus. C’est la panique, les gays ont la trouille. Ils se regroupent, militent, obtiennent des droits pour les malades et inventent le safer sexe : l’accessoire en plastique associé au gel devient l’instrument qui nous protège de tout, VIH et IST. Ouf, les acquis de la libération sexuelle des années 70 sont préservés, nous ne sommes relégués ni à l’abstinence, ni à la monogamie.

Années 2000 : Le médoc ringardise la capote

La trithérapie a débarqué, on meurt moins du sida. Les séropos vont vivre, la sérophobie sexuelle est forte et  certains se retrouvent dans le bareback, qu’ils pratiquent entre eux. Ils sont mal compris, on les accuse d’être des bombes humaines, le préservatif perd du terrain, même chez les séronégatifs. La capote n’a plus la côte, beaucoup pensent que les médocs vont la remplacer.

Années 2010 : La capote, le retour !

Tandis que les séropos deviennent indétectables (quand ils sont bien soignés leur charge virale est très faible), ils restent invisibles pour ne pas subir l’exclusion et la sérophobie. Les gays font comme si le sida n’était plus qu’une maladie chronique, les séronégatifs remplacent la capote par des protections imaginaires (ils sont cleans !) et les contaminations reprennent, les IST explosent. Les gays peu à peu se tournent vers une sexualité  médicalement assistée. Et si nous avions un peu trop vite rangé la capote au rang des accessoires occasionnels ? Pourtant elle nous protège, bel et bien, c’est encore l’un des meilleurs instruments du plaisir et de la liberté sexuelle.

 

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