En ces temps de fêtes, beaucoup d’entre nous vont ressentir une étrange impression de malaise parce qu’ils vont se sentir seul. Qu’est-ce que la solitude gay ?
Cette période de fin d’année est propice à faire le point sur ce paradoxe de la vie gay : nous revendiquons, à juste titre, la liberté et la fantaisie, nous nous créons des espaces pour nous retrouver (réels ou virtuels), nous partageons des goûts culturels et nous expérimentons des pratiques sexuelles originales (plus de partenaires, plus d’expériences), mais d’un autre côté, nous ressentons plus que les hétéros la crainte d’être isolé.
Alors c’est quoi l’isolement ? Pourquoi avons-nous souvent peur de la solitude ? Comment mieux appréhender et relativiser cette crainte ?
C’EST QUOI SE SENTIR SEUL ?
Il y a bien des degrés de solitude. Certains vous diront « je suis seul au monde », alors qu’en fait ils sont juste « célibataires » en quête d’un petit ami stable. Ce n’est pas la même chose ! Le manque affectif est toujours désagréable, il ne va pas forcément entrainer une dépression.
Vous trouverez à l’inverse des hommes en couple, qui lassés par le temps, se sentiront seuls au sein même de leur relation fusionnelle.
Pour appréhender son sentiment de solitude, il faut donc examiner les différents cercles de ce que les sociologues nomment la sociabilité : où, comment, pourquoi on se rencontre, dans quelles circonstances et pourquoi faire ensemble ? Notre vie sociale se construit dans son boulot, dans son immeuble, son quartier, sa famille, les lieux publics et les associations que l’on fréquente. S’y ajoutent aujourd’hui, via Internet et les smartphones, les fameux réseaux sociaux.
Malgré tous ces cercles on peut effectivement se sentir seul, si on en est exclu d’une manière ou une autre (loin de sa famille, sans boulot, dans un appart merdique…) ou si tout simplement on se retrouve seul dans son appartement après le boulot, affalé devant la télé allumée par réflexe, l’ordinateur connecté à la fois sur Facebook et sur un site de rencontre.
SEUL ENSEMBLE
Là est sans doute le nœud de cette «nouvelle solitude » analysée par certains sociologues. La vie actuelle engendre de nouvelles formes d’isolement. Se faire livrer un repas à la maison ne procède pas de la même manière que de se rendre dans un petit restaurant en bas de chez soi, et rencontrer ses plans culs via son smartphone n’engendre pas forcément le même type de rapport humain que de le croiser dans la rue ou la backroom d’un sex club.
Alors oui, les gays, plus que les autres, parce qu’ils vivent plus souvent en célibataires, doivent réfléchir à tout cela, pour savoir réagir et inventer de nouvelles formes de relations humaines.
