Les petits bonheurs : trait d’union vers les séropos les plus vulnérables

L’association créée en 2008 a pour but de soutenir, d’accompagner et de stimuler des personnes séropositives ou malades du sida, en Ile-de-France, particulièrement isolées socialement et affectivement : un...

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L’association créée en 2008 a pour but de soutenir, d’accompagner et de stimuler des personnes séropositives ou malades du sida, en Ile-de-France, particulièrement isolées socialement et affectivement : un soutien vital pour beaucoup d’entre elles.

L’idée tient dans son nom : permettre la réalisation d’un petit projet personnalisé, un petit bonheur qui va contribuer à redonner le goût à la vie et insuffler plus de sens au quotidien et à l’avenir des personnes atteintes du VIH.

Capture d’écran 2016-01-18 à 20.21.19Nos actions ont pour objectifs de Renforcer le désir, la capacité et la motivation à rester en vie, à se soigner, à prendre soin de soi. Restaurer la possibilité d’éprouver du plaisir, Favoriser les possibilités de créer de nouveaux liens.

Nous intervenons en complémentarité de la prise en charge médicale et en étroite collaboration avec les équipes soignantes. Nos bénévoles se déplacent à la rencontre des personnes malades, directement à l’hôpital ou à domicile.

Grégory Bec le directeur fondateur nous en dit un peu plus.

 

Grégory quel est ton parcours et comment en es-tu venu à créer cette association ?
En 2016, cela fera 30 ans qu’a commencé mon engagement auprès des personnes séropositives ou malades du sida. Auprès d’amis proches que j’ai accompagnés, puis dans un double investissement, professionnel, en tant que psychologue clinicien, et militant, au sein de différentes structures associatives, dont Aides.

J’ai créé en 1997 l’association ENVIE à Montpellier, puis, ayant choisi de venir vivre à Paris en 2004, j’ai travaillé notamment pour un service de soins qui intervenait directement à domicile, uniquement auprès de patients séropositifs, pour beau- coup en situation de handicap ou/et de dépendance.

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C’est de ces rencontres, de cette confrontation à leurs réalités de vie quotidienne, à leurs conditions de vie, à leur extrême isolement, à leur cumul de vulnérabilité et à l’absence de « la moindre étincelle de vie ou de projet » que j’ai pris la décision, en 2007, d’initier et de porter le projet des Petits Bonheurs.

C’est avant tout une réponse à la solitude dans laquelle se retrouve notamment les « survivant(e)s » des années 80 ou les personnes qui sont encore aujourd’hui victimes de rejet et d’exclusion, notamment des personnes migrantes.

 

Capture d’écran 2016-01-18 à 20.22.21Combien compte de bénévoles votre association et combien de personnes suivez-vous chaque année ?
Les Petits Bonheurs s’appuient sur une équipe composée d’une cinquantaine de bénévoles actifs et de trois permanents. Nous accompagnons chaque année environ 600 personnes, de manière individuelle ou collective, selon leurs envies et selon nos possibilités d’y répondre.

Ce sont les médecins qui font le lien entre les personnes et l’association. Nous ne fonctionnons pas sous la forme d’un lieu d’accueil, c’est la coordinatrice des actions de soutien, puis nos bénévoles qui se déplacent à la rencontre de celles et ceux qui, souvent , n’auraient jamais spontanément fait la démarche de nous contacter.

Peux-tu nous donner des exemples très précis de personnes qui bénéficient de vos actions ?
Les « profils « des personnes que nous soutenons sont extrêmement variés : un tiers sont des femmes, une cinquantaine sont des enfants, des ados ou de jeunes adultes nés séropositifs, pour beaucoup orphelin(s). La plus jeune a 2 ans…le plus âgé 88. Les plus de 60 ans sont nombreux et l’âge constitue assurément un facteur qui accentue l’isolement.

Les gays âgés ont souvent dû faire face à de multiples deuils, de leurs amours, de leurs amants, de leurs amis…ils n’ont pas d’enfants, peu de liens familiaux actualisés, et ne se reconnaissent pas dans la « communauté » d’aujourd’hui, pas plus que dans celle des « seniors et des clubs du 3e âge », pas spontanément « gay-friendly ».

 

Nous concentrons aujourd’hui l’essentiel de nos actions en direction des personnes actuellement hospitalisées, notamment dans des unités de soins spécifiques, où beaucoup séjournent entre 3 à 6 mois, voire plus…Quelques personnes sont ainsi à l’hôpital depuis plusieurs années. Nous construisons avec chacun(e) une réponse « sur mesure », selon ses goûts, ses envies, ses souhaits, sa possibilité physique à sortir ou non de l’hôpital…toujours en concertation, complémentarité et complicité avec les équipes soignantes.

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Les décès semblent réguliers, humainement comment gérez-vous cela ?

Nous accompagnons celles et ceux qui sont aujourd’hui parmi les plus vulnérables, qui cumulent des pathologies, vieillissent, parfois ont du mal à se soigner ou ont été dépistés très tardive- ment… Nous sommes à leurs côtés, jusqu’au bout, là où souvent il n’y a plus personne, ni famille ni amis.

27 personnes sont ainsi décédées en 2015, ce qui est naturellement éprouvant pour celles et ceux qui les épaulent et partagent avec eux ces moments si particuliers où les Petits Bonheurs réalisés prennent encore plus de sens puisque ce sont les derniers…

Le côté festif semble primordial, en particulier le grand repas que vous organisez !
Au-delà de la gravité des situations rencontrées, l’objectif principal est avant tout de parvenir à offrir un « moment parenthèse », une « bulle » où plaisirs, bien- être, sourires et détente puissent refleurir. Une fois par mois nous réunissons entre 50 et 60 personnes différentes pour un déjeuner convivial, organisé dans un res- taurant,en allant à chaque fois chercher des personnes hospitalisées… et, une fois par an, c’est «La Grande fête des Petits Bonheurs », avec 500 participant(s) et environ 120 bénévoles mobilisés pour offrir une journée « extraordinaire » animée par le fidèle Vartoch. Favoriser la possibilité de créer de nouveaux liens, encourager l’entraide et dynamiser des rencontres inattendues reste l’une des meilleures réponses concrète à la solitude…

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Tu es soutenu aussi par des établissements comme LE LABO qui t’a remis un chèque pour le 1er décembre. Quelle est l’importance de ce type de partenariat dans votre fonctionnement global ?

Deux établissements gays nous ont apporté leur soutien financier à l’occasion du 1er Décembre, «Le Labo» et «La Mine». Ce type de partenariat, outre le don qui permet de renforcer voire de multiplier très concrètement nos « petits bonheurs », permet également de visibiliser notre association, de trouver de nouveaux bénévoles…D’autres établissements nous soutiennent au moment de la grande fête, via un don en bouteilles de champagne… Nous espérons qu’ils soient cette année une nouvelle fois, partenaire de ce rendez-vous.

Comment vous aidez concrètement ?

Chacun peut participer à sa manière : s’investir en tant que bénévole-soutien, proposer ses compétences professionnelles comme personne ressource ( coiffeur-restaurateur-vétérinaire-agence de communication-imprimeur etc…), faire un don, soit en argent, soit de manière encore plus concrète ( financer la location de TV à l’hôpital, offrir des bouquets de fleurs, financer un des éléments de notre grande fête ( taxi/location de mini-bus pour aller chercher les personnes à l’hôpital/ jouets etc…)…

Retrouvez l’association sur Facebook et sur son site web.

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