Anna Ghione, L’auteure de Moi Homophobe !

Je dirai aux parents que leurs réactions ne sont jamais ni bonnes, ni mauvaises, il faut parfois du temps. Simplement.

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La découverte de l’homosexualité de son fils à 17 ans a bouleversé sa vie de maman. D’un violent rejet, elle a su poser sur papier ces années de leurs vies. Trois ans après ce livre, rencontre avec Anna.

La découverte de l’homosexualité de son ls à 17 ans a bouleversé sa vie de maman. D’un violent rejet, elle a su poser sur papier ces années de leurs vies. Trois ans après ce livre, rencontre avec Anna.

Dans votre livre : Moi, Homophobe ! Vous racontez une tranche de vie, une tranche de sa vie, votre fils. Repentie, mais pourquoi en fait?

Capture d’écran 2016-06-29 à 12.26.54Par respect pour la vie que j’ai donné à mon ls et par engagement pour lui. A sa naissance je lui ai promis que je lui offrirai une vie fantastique, c’était mon premier enfant. J’ai alors découvert l’amour, j’ai appris à aimer et à être aimé. Ce bouleversement à ses 17 ans a remis en cause ma vie de mère, le regard que je portais sur moi.

Par honnêteté et par amour je suis allé au delà de moi-même. Je me suis regardé en face dans le miroir et Il m’en fallu du temps. Il fallait que je trouve la réponse à la question que je me posais : pourquoi ? J’avais besoin d’être apaisée et bien dans ma vie et c’est pour cela que j’ai fait ce cheminement. Je ne suis pas une repentie en fait, je suis quelqu’un qui a compris qu’il n’y avait rien à comprendre.

Aujourd’hui comment sont vos relations avec Alexandre ?

La relation que j’ai avec lui est très bonne, elle a le mérite d’être dans la totale honnêteté c’est-à-dire qu’il n’a plus peur de me dire les choses. Je suis maintenant beaucoup plus dans la délicatesse vis a vis de lui, et c’est réciproque, dans un grand respect. J’accepte en fait mes enfants tels qu’il sont, avec tout ce qui les entour. Je peux donc dire que oui, notre relation est bonne aujourd’hui.

Son passé ne s’effacera jamais, les traces seront toujours là malgré tout.

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Aujourd’hui vous militez auprès du Refuge. Comment appréhendez-vous la peur et la colère des parents que vous rencontrez ?

Je ne milite pas, je m’attèle juste à faire avancer la lutte contre les différences, toutes le différences.
En 2013, lorsque je suis arrivée avec mon livre en plein débat pour le mariage pour tous, j’’ai utilisé ma notoriété pour mettre des associations en valeur. La rencontre avec Nicolas Noguier tient du hasard car je ne les connaissais pas du tout, ils font un sacré travail, leurs actions sont vraiment concrètes. Lorsque je les ai découvert, j’ai pensé tout de suite à mon ls, j’aurai très bien pu le mettre à la rue. C’est la boucle qui est bouclée. De mon rejet, j’en suis arrivé au Refuge. C’est aussi pour cela que j’ai participé au lm de Pascal Petit et Sonia Rolland « Du rejet à l’acceptation (au Refuge) ».

Je dirai aux parents que leurs réactions ne sont jamais ni bonnes, ni mauvaises, il faut parfois du temps. Simplement. Aujourd’hui j’ai su avancer mais tout le monde ne peut pas le faire spontanément et il faut parfois un peu d’aide. Mon livre a aidé et aide encore, l’association Le Refuge est également là pour cela.

Je ne suis qu’adhérente au Refuge, je serai toujours présente pour eux ; c’est un honneur, j’en suis fière, j’espère que mon ls est er aussi de cet investissement.

Je pense que toutes les associations LGBT devraient travailler main dans la main avec l’Association le Refuge. A mon sens, elles ne sont pas là pour seulement organiser des Gay Prides (même si elles ne font pas toutes que cela). C’est bien, j’ai moi-même apprécié, mais ce n’est pas là l’essentiel. Il faut commencer par le début du problème : l’acceptation.

Depuis 2015, les droits d’auteurs du livre sont intégralement versés au Refuge.

Rémi BERGER

CultureInterview
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