Club Littéraire du Marais

Le club littéraire du Marais donne une voix aux LGBTQI+

Lancé fin 2019, le club littéraire du Marais donne une voix aux auteur.e.s LGBTQI+. Dans des articles et entretiens immersifs, il se pose en plateforme dédiée et atypique pour...

Lancé fin 2019, le club littéraire du Marais donne une voix aux auteur.e.s LGBTQI+. Dans des articles et entretiens immersifs, il se pose en plateforme dédiée et atypique pour la communauté. 

Club Littéraire du Marais

D’un tout autre genre ! A peine atterrit-on sur le site du Club littéraire du Marais que l’identité de ce salon atypique affiche clairement ses couleurs. “Notre salon littéraire propose de rencontrer chaque mois un(e) invité(e) du monde de la littérature (éditeur/éditrice, agent(e) littéraire, propriétaire d’une librairie, etc…).”, peut-on lire sur le site du média alternatif. L’objectif du club est précis, à savoir “promouvoir nos écrivain(e)s LGBTQ+, saluer leurs projets, et partager leurs succès”. Couvrant l’intégralité du spectre littéraire communautaire, le club fait tout son possible pour s’adresser à un large public. “Notre club accueille tout le monde. Les hétéros sont [donc] également bienvenus.”, énonce-t-il sur son interface, justifiant ainsi son positionnement.

Informer et sensibiliser

Le Club littéraire du Marais voit officiellement le jour en début d’année 2019. Suivant une phase de promotion sur les réseaux sociaux, il propose son premier rendez-vous en Novembre de la même année. Installé en pleine terrasse de l’Imprévu Café, le média enchaîne les entretiens avec des auteur.e.s émérites, parmi lesquel.le.s notamment Denis-Martin Chabot et Antonin Crenne. C’est un succès ! Dès lors, le club alterne les interviews en présentiel et les critiques sur leur site web. De ce positionnement, le média entend “être une source d’information sur le métier d’écrivain” et honorer les figures artistiques, “avec la remise finale d’un prix de littérature gay”.

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A l’arrivée de la pandémie, les responsables du club littéraire du Marais se retrouvent dans l’incapacité de réaliser des interviews en présidentiel, à cause de la fermeture des bars. Ils réfléchissent alors à la manière de rester actifs. En décembre 2020, une chaîne YouTube est mise en place. Une première interview virtuelle illustre une critique de l’ouvrage Call me by your name. Le 23 janvier, le club littéraire a eu l’occasion d’échanger avec Alexis Hall sur son ouvrage Boyfriend Material.

Être au plus proche de la communauté

Outre leurs interviews avec des auteur.e.s, Le Club Littéraire du Marais propose des moments d’échange avec les parisien.ne.s féru.e.s de littérature LGBTQI+. C’est, pour eux, un moyen de “discuter de nos projets, formuler et recevoir des critiques constructives, et débattre dans une ambiance conviviale autour d’un verre”. Tout cela dans un cadre safe, qui se présente généralement sous la forme d’un workshop. Magnifique ! 

Ça fait un peu plus d’un an que Le Club Littéraire du Marais. Qu’est-ce qui explique cet engouement pour votre interface ?

Buck : Pendant cette période difficile, écrire est une sorte de thérapie, où l’on réfléchit sur soi-même et le monde autour de nous. Nous essayons de trouver le sens de la vie en utilisant des mots. C’est peut-être pour ça que nous avons plus de 200 abonnés en ligne et une dizaine de membres qui participent régulièrement à nos meetings.

Dieter : La littérature LGBTQI+ se porte bien. Il suffit de regarder non seulement le nombre de livres inclus dans la Sélection du Prix du roman gay chaque année, mais aussi le nombre de pages Facebook dédiées aux livres LGBTQI+ ou le nombre de blogs parlant de ce sujet. Il y a une réelle demande pour plus de visibilité de ce genre littéraire, et notre club est à mon sens un bon pas pour créer une belle vitrine pour les auteur(e)s LGBTQI+.

Vous êtes l’un des seuls clubs identifiés LGBTQI+ (si ce n’est le seul). En êtes-vous fiers ?

Dieter : Je ne sais pas si c’est vraiment une question de fierté. Nous sommes des écrivain(e)s LGBTQI+, et Buck a constaté que nous manquions d’espace dédié, de vitrine, d’endroit où échanger, et il l’a créé. J’ai rejoint le club bien plus tard et suis heureux de participer à cette aventure commune. Car on a pas mal de projets très passionnants dans notre besace…

Vous mentionnez un club littéraire LGBTQI+ américain sur le feed du groupe Facebook. Est-ce cette initiative qui vous a inspiré à importer le concept en France ?

Buck (souriant) : Certes, l’idée de créer un groupe pour écrivains gay, pour se soutenir mutuellement et faire des critiques, est quelque chose de très anglo-saxon, qui existe notamment aux États-Unis. Mais j’ai voulu que notre petit club incarne un esprit français, à l’instar des salons littéraires d’antan. Tout en étant moderne, pas étouffant ou rigide, mais rigolo.

Dieter : Assume, Buck, c’est archi-américain ! (rit) Non, en effet, si le fait de constater un manque et de réagir sans tergiverser, c’est-à-dire de créer un club, est indéniablement assez anglo-saxon, nos réunions se déroulent « à la française ». Avec un bon petit apéro, donc (rit à nouveau).

Quelle est l’actualité à venir pour CLM : interviews, chroniques, etc. ?

Buck : Cette année démarre avec deux nouveaux grands axes ! Le premier est notre chaîne YouTube, où nous proposons une émission mensuelle, « Conversations Roses ». Ensemble avec le bloggeur Étienne Bompais-Pham, j’y présente la critique d’un roman gay. Les épisodes sont courts et marrants, et nous parlons et de nouveautés et de classiques de la littérature gay. Le deuxième axe, et nous en sommes très excités, est le lancement d’une revue trimestrielle pour le club.

Dieter : Oui, ça va être une aventure excitante et passionnante ! Bien entendu, on a aussi d’autres projets moins gourmands en préparation dans les tuyaux. On a d’ores et déjà l’accord de deux écrivain(e)s pour des interviews, et on tanne nos membres peut-être pas quotidiennement mais assez souvent pour trouver du contenu pour le site.

Un message à adresser aux lecteurs de Qweek pour qu’ils suivent CLM ?

Buck : Si vous êtes curieux ou si ça vous tente, n’hésitez pas à vous rendre sur notre site, literarymarais.com, inscrivez-vous à notre newsletter, et abonnez-vous à notre chaîne YouTube, « Club Littéraire », pour regarder nos épisodes de « Conversations Roses ».

Topo sur les initiateurs du club : 

Buck Jones, fondateur du Club Littéraire du Marais, est un écrivain gay américain (« Ma Vie en Rosé », 2017). Depuis 2006, il habite à Paris et travaille comme pigiste pour des journaux aux États-Unis.

Dieter Moitzi, graphiste, critique littéraire sur Rainbow Book Reviews et livresgay.fr, est aussi, à ses heures perdues, écrivain. Il a publié plusieurs recueils de poèmes en anglais ainsi que trois romans (« Le cercueil farci », 2019, Prix du roman gay/Prix du roman policier 2019 ; « Jusqu’à ce que la mort nous sépare », 2020 ; « Putain Ordinaire », 2021).

Plus d’infos :

Découvrez le Club Littéraire du Marais sur son site web, mais aussi sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram.

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