Mado prend le Tango

 Mado la reine des nuits de Montréal revient à Paris, au Tango début avril, pour trois soirées uniques, elle présente un tout nouveau spectacle « Mondo Mado ! » dans...

 MadoTangoMado la reine des nuits de Montréal revient à Paris, au Tango début avril, pour trois soirées uniques, elle présente un tout nouveau spectacle « Mondo Mado ! » dans lequel elle va raconter ses voyages à travers le monde. Il faut dire que Mado est un phénomène, une vraie drag queen, au sens anglo-saxon du terme. Rencontre avec the Queen of Montréal.

Mado ne se contente pas de soigner son look et d’arborer des tenues extravagantes, mais c’est une artiste professionnelle qui présente des shows qu’elle mène seule, à un train d’enfer.

Elle tchatche, beaucoup, avec une aisance prodigieuse, en jouant avec son parler québé- cois si truculent.

Elle suit une trame d’un thème qu’elle a choisi, cette année ce sera un tour du monde raconté à partir d’anecdotes tirées de ses nombreux voyages.

Sa passion est d’observer ce qui se passe dans notre monde, celui des gays bien  sûr,  mais pas seulement, elle peut commenter l’actualité politique ou culturelle, à sa manière, c’est-à- dire en drag-queen délirante, avec son regard de québécoise, résistante face à l’invasion de la culture de leur grand voisin les « states », et énervée par l’ingratitude du grand frère français. Dans son show Mado chante aussi des chan- sons qu’elle transforme à sa façon en réécrivant les textes.

Mais surtout, le don unique de Mado est qu’elle manie l’improvisation comme nulle autre, dès qu’elle arrive sur scène elle commence à jauger son public, repère quelques personnages dans l’assistance qu’elle ne va pas hésiter à bitcher et se laissera volontiers entrainer dans des digres- sions inattendues et hilarantes.

Mado a la particularité d’être toujours à l’affut de tout ce qui se passe, et son regard est incisif : elle va se moquer de tout, à la fois gentiment et méchamment.

Ainsi, assister à un show de Mado est une expérience unique, rare à Paris, avec une garantie : vous allez bien vous amuser !

Attention, pensez à réserver car ses spectacles au Tango affichent toujours complet.


Mado, tu es une bitch, ce n’est pas un terme très français ?

Après toutes ces années que je viens à Paris, je dois encore définir le mot « bitch » ? Bitch c’est la vilaine, la garce, celle qui aime bien se moquer des autres, gentiment, un peu méchamment, pas trop, l’amour vache, c’est vraiment la reine de la parodie. Un peu tout cela.

Et justement concernant les parisiens, comment vas-tu les bitcher ?

Je vais essayer d’être aussi prétentieuse qu’eux! C’est bien connu, un français est prétentieux. On vous aime comme ça, mais je ne vais pas me priver de me moquer. Je vais mettre le doigt sur tous les travers de la société française. Il est vrai que les rapports entre les français et les québécois sont compliqués, comme dans toutes les relations de famille ! On s’adore, on se déteste, on ne peut pas se passer des uns et des autres, on se chamaille !

Tu peux dévoiler un peu les thèmes de ton nouveau spectacle ?

Je vais parler des voyages dans tous les pays que j’ai visités, il y aura de l’Espagne, de l’Italie? De la France évidemment, parce que j’ai fait le tour de la France, on parlera de l’Amérique, en se moquant des américains, je vais me moquer de ceux dont on aime bien se moquer ! Je raconterai des anecdotes de voyages qui me sont arri- vées dans des endroits coquins. Je parlerai des rapports avec les hommes que j’ai rencontrés dans tous ces pays. Et il y en a eu ! Mais je ne vous en dirai pas trop. Il faut venir au spectacle !

Tu arrives avec de nouvelles chansons ?

Oui bien sûr, je reprends des grands succès internationaux, et des chansons franco-fran- çaises pour vous les parisiens qui  avez  un peu de mal avec les langues étrangères. Mais ne vous attendez pas à entendre les versions originales, je revisite toutes les paroles pour les adapter avec ma façon de voir. Par exemple j’ai modifié « Marions-les » de Juliette Greco en « marions-nous », cela devient une chanson sur le mariage gay ! Je n’ai pas pu m’empêcher aussi de revisiter Brigitte Bardot pour me moquer de Frigide Bargeot…

Tu sembles très au courant de l’actualité française.

Oui et je m’en amuse ! Au Québec nous suivons de près ce qui se passe chez vous, à l’inverse, vous autres n’êtes pas très au courant de ce qui se passe chez nous. Probablement parce qu’il se passe tellement de choses intéressantes (et inutiles) chez vous que cela vous laisse peu de temps pour vous intéresser aux autres ! (rires) …

 

Comment vois-tu ce qui se passe en France avec le débat sur le mariage pour tous ?

On est très surpris, on n’aurait jamais imaginé que les français étaient aussi réactionnaires ! Chez nous on est très ouverts sur ces questions. Par exemple pour les jeux olympiques de Sotchi, le maire de Montréal a fait dresser sur l’hôtel de ville le drapeau gay juste à côté de celui des jeux. Au Québec nous sommes très pro- gay. Du coup, nous qui sommes vos petits frères d’Amérique, nous nous retrouvons en avance : c’est vous, les donneurs de leçons, qui se retrouvent à la traîne ! Cela fait bien rire Mado.

Cela fait plus de dix ans qu’à Paris tu donnes tes spectacles au Tango. Quelle fidélité !

Oui le Tango me réclame presque chaque année. Mais il faudrait que Madame Hervé, ma productrice, se décide à me sortir de là, j’attends qu’elle me programme à l’Olympia. Ceci dit, l’avantage du Tango, c’est un cadre intime qui me convient bien, je suis proche du public, je peux mieux le taquiner, voire plus si affinités.

Tu n’as jamais pensé venir plus longtemps à Paris ?

Je suis trop occupée avec mon cabaret à Montréal pour venir faire carrière à Paris. Ou alors il faudrait que l’on se décide à creuser un tunnel pour ouvrir un TGV sous l’Atlantique qui me permettrait de faire facilement des aller-retours ! En attendant, comme je ne viens pas souvent, il ne faut pas me rater quand je suis là !

D’autant que Mado à Paris est un peu différente de Mado à Montréal ?

Oui les conditions du show à Paris sont différentes du cabaret de Montréal, Madame Hervé transforme la discothèque Le Tango en vraie salle de spectacle, le public est assis sagement et m’écoute presque religieusement ! Du coup je prépare plus de textes, à Paris je suis plus orale ! (dit-elle en plissant les lèvres pour m’embrasser).

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