PrEP, AIDES : Une drôle de croisade

La campagne de l’association AIDES en faveur du traitement préventif contre le sida relève plus du lobbying que de la prévention. Notre position n’est pas de remettre en cause...

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La campagne de l’association AIDES en faveur du traitement préventif contre le sida relève plus du lobbying que de la prévention.

Notre position n’est pas de remettre en cause un traitement qui semble avoir fait ses preuves : l’essai IPERGAY, mené avec l’ANRS afin d’évaluer l’efficacité d’une PrEP «à la demande» indique à l’heure actuelle une diminution de 86 % du risque (l’étude poursuit son évaluation jusqu’en mars 2016).

Mais notre étonnement vient du fait que le visuel utilisé dans la campagne de communication de AIDES, représente le fameux cachet de Truvada émergeant d’un étui de préservatif.

Comment comprendre cette image ? Quid du préservatif ? N’est-il pas suggéré que le cachet bleu va s’y substituer ? Le message de AIDES est du coup très maladroit, il semble annoncer qu’une nouvelle solution extraordinaire a été trouvée pour nous épargner l’usage du préservatif. Est-ce vraiment le cas ? Non bien sûr !

 

PrEP signifie Prophylaxie Préexposition.

Elle consiste à proposer à des personnes séronégatives qui n’ont pas systématiquement des rapports protégés par le préservatif de prendre un traitement d’antirétroviraux dans le but de diminuer le risque d’infection par le VIH (le médicament en question est actuellement le TRUVADA).

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Dès lors, la communication de AIDES apparait plus comme du lobbying que de la prévention. Un lobbying qui vise à faire prendre en charge par la collectivité un traitement (certes moins onéreux que celui du VIH) qui ne protège que du VIH (essentiel comme préoccupation) mais en aucun cas des autres IST (lesquelles foisonnent depuis plusieurs années).

Parler à TOUS de la PrEP comme AIDES le fait, sans cibler son public, en écornant au passage l’image de la prévention classique, nous semble dès lors relever davantage d’un intérêt partisan plutôt que de celui de la santé publique.

Notre énergie à tous ne doit-elle pas se focaliser sur une promotion de l’ensemble de la santé sexuelle des gays plutôt que sur la publicité d’un produit chimique qui de toute façon ne sera pas miraculeux.

Si l’association AIDES veut répondre à cet article, nous sommes à leur disposition !

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