culte de la performance sexuelle

Le culte de la performance sexuelle

A quoi ressemble une sexualité idéale ? A des moments de purs plaisirs et de lâcher-prise saupoudrés d’une pointe de culpabilité, un peu à l’image d’un dessert que l’on...
culte de la performance sexuelle

A quoi ressemble une sexualité idéale ? A des moments de purs plaisirs et de lâcher-prise saupoudrés d’une pointe de culpabilité, un peu à l’image d’un dessert que l’on prend par pure gourmandise ! Or l’antithèse du dessert, vous y conviendrez, c’est le sport et de plus en plus souvent nos sexualités relèvent davantage du milieu sportif et compétitif que du milieu affectif… Face à ce constat, comment continuer à faire rimer sexe et plaisir ? Avoir une sexualité épanouie se conjugue-t-il avec le culte de la performance sexuelle ?

Voici le compte-rendu sur le culte de la performance sexuelle

Plus loin, plus haut, plus fort.

De nos jours, le tableau de chasse de nos amants est toujours plus impressionnant et nos rapports sexuels sont plus fréquents, plus longs, plus intenses, plus ci, plus ça… Ce constat laisse à penser que l’exploit ne se limite plus au monde sportif ou professionnel mais qu’il s’est glissé peu à peu sous nos draps. Erigée en dogme, la course à la performance sexuelle tend à éroder l’épanouissement de notre sexualité plurielle. Sous son emprise, le sexe peut devenir source d’angoisses et de stress au lieu d’être synonyme de plaisirs.

Société, sexe et individualisme.

Dans nos sociétés actuelles, on nous apprend très tôt à toujours donner le meilleur de nous-même et la prouesse individuelle y est sacralisée. Evoluant dans ce contexte, la sexualité suit le même chemin et donne naissance au culte de la performance sexuelle, boosté il y a une vingtaine d’années par l’arrivée de la sacrosainte pilule bleue. Dès lors, l’amalgame lapidaire entre « sexualité épanouie » et « rapport sexuel » s’est accentué, continuant à façonner notre rapport à la sexualité en délaissant le plaisir de la chair au profit de la performance, à l’image d’une sexe-machine sans faille.

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La tyranie de l’orgasme.

Face au culte de la performance, la recherche de l’orgasme parfait fait rage. Or nous ne réagissons pas tous de la même façon face à ce besoin de bien-faire et d’être un amant d’exception. Certains, plus sensibles à la pression, le vivent comme une véritable angoisse. A la longue, la crainte de ne pas être assez à la hauteur ou pas assez endurant s’immisce peu à peu dans le subconscient, ce qui peut perturber le rapport sexuel en lui-même et la satisfaction qui en ressort. A force de ne penser qu’au bouquet final, on en oublierait presque tout le chemin des plaisirs semé d’excitations diverses ô combien salvatrices.

Performance et plaisir.

Là encore, la quête de performance peut altérer l’épanouissement de notre vie sexuelle. La peur de l’échec, par exemple, peut nuire grandement aux bienfaits de l’étreinte entre deux amants. Indéniablement, l’excitation fond comme neige au soleil face à la pression que l’on se met sur les épaules. En parallèle, plus on se focalise sur le fait de jouir, jusqu’à même devoir jouir, et plus le plaisir tend à s’éloigner, pouvant rendre l’orgasme purement mécanique. Ainsi, le cercle vicieux se construit au fil de l’eau et la recherche de performance érode peu à peu le plaisir que l’on est sensé éprouver.

La faute au porno ?

Depuis une vingtaine d’années les contenus pornographiques sur la toile ont changé quelque peu la donne en matière d’éducation sexuelle mais il est trop facile de les désigner comme seuls responsables du culte de la performance sexuelle. Force est de constater que ceux sont les spectateurs qui sont demandeurs de contenus spectaculaires, et non les producteurs de films X eux-mêmes, sinon ils se concentreraient à faire davantage de courts-métrages réalistes et avec des acteurs à caractère humain.

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Point trop n’en faut !

Il s’agit d’être simplement précautionneux vis-à-vis du visionnage de films pornographiques, par exemple ne pas maitriser sa consommation peut amener à faire émerger des troubles relationnels au-delà des troubles sexuels. Attention, ce n’est pas la consommation de porno en elle-même qui peut être néfaste, c’est davantage le fait de ne plus discerner la réalité de la fiction qui nuit à l’épanouissement sexuel. Sans compter le fait de se comparer sans cesse à des acteurs « hors- normes » peut faire le lit de complexes physiques.

+ D’infos :

Notre sexualité nous convient-elle ? Comment dompter le culte de la performance et savoir y faire face ? Retrouver goût au plaisir de la sexualité, est-ce réalisable ? Pour répondre à vos questions, une causerie santé spéciale « Culte de la performance et plaisirs sexuels » se tiendra le jeudi 23 mai à 20 heures au Centre LGBT de Paris, situé rue Beaubourg.

Santé
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