« Plus vivant que jamais », un livre résilience sur l’être tant aimé

Signé Jean-Luc Romero, Plus vivant que jamais explore les coulisses d’un amour profond, celui liant un élu et activiste parisien et un jeune homme parti bien trop tôt. Dans...

Signé Jean-Luc Romero, Plus vivant que jamais explore les coulisses d’un amour profond, celui liant un élu et activiste parisien et un jeune homme parti bien trop tôt. Dans une lettre complète, l’auteur y écrit ses plus beaux souvenirs sentimentaux, moyen pour lui de démontrer que toute union surpasse l’épreuve de l’au-delà. 

« Il était mon nord, mon sud, mon est et mon ouest. » Derrière la première ligne d’un court poème, emprunté à l’écrivain Wystan Hugh Auden se cache une longue lettre (en tout un ouvrage), adressée à un défunt. Au départ d’une divine marque de tendresse, « Mon ange », l’auteur de Plus vivant que jamais clame ses sentiments forts et expressifs à son mari, jusqu’ici plus jeune que lui (il le serait encore aujourd’hui). Et ce, à l’image de chacun de ses plus beaux moments, à commencer par leur première rencontre. « Le plus ancien souvenir que j’ai de toi date de décembre 2005. », peut-on notamment y lire. Soit, un parfait moyen de montrer que le passé peut supplanter le présent, que l’idylle peut surmonter l’épreuve de la mort. Magnifique ! 

Crédit photo : ADMD

Plus qu’une mobilisation pour la justice, cet ouvrage épistolaire (bien qu’à sens unique) donne une voix divine à la romance homosexuelle. En son sein, on y trouve ce petit tout d’amour : des moments en tête-à-tête, une union, des vacances à l’étranger, des instants en famille, etc. Entre deux pages savamment narrées, des clins d’œil à l’histoire et aux luttes ont une place de choix. Adoption du PACS, Mariage pour tou.te.s, marches des fiertés et engagement politique, pour n’en citer que quelques-uns. Dans sa finalité, la conclusion, magnifique entre toutes, illustre un Orphée en joie qui a pu garder son Eurydice (masculine) à ses côtés… dans son coeur et sans aucun chagrin. Un récit d’une grande beauté, dont on parle aujourd’hui avec son auteur, Jean-Luc Romero. 

Plus vivant que jamais démontre-t-il que vous avez surmonté l’épreuve de la mort de Christophe Michel ?

Non. On ne guérit jamais d’un deuil aussi brutal et violent, même si, je dois bien l’avouer, ce livre m’a aidé à avancer. D’autant plus qu’au début, il m’était juste adressé.

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Quand je l’ai fait lire à Valérie Trierweiler et à d’autres amis, ces derniers m’ont dit que ça pourrait être utile à d’autres, en particulier pour expliquer les circonstances dans lesquelles il est décédé, ainsi que la question du chemsex. 

Pour autant, vous donne-t-il de la force pour vivre et pour continuer à vous engager en faveur des droits LGBT ?

Totalement. Comme moi, Christophe (Michel, NDLR) était un combattant et un grand militant. Il s’est beaucoup battu contre le SIDA. Pour ça, je ne veux pas qu’on le résume à sa courte existence.

Plus vivant que jamais
Crédit photo : Facebook

Pour ma part, ce livre m’a permis de me rappeler les bons souvenirs, c’était à la fois dur et fantastique. Toutefois, j’ai pu reprendre goût de la vie, de trouver la résilience. Et puis, l’écriture a été thérapeutique et utile. 

Outre le thème de l’amour, il y a aussi la question du chemsex dans votre ouvrage. En parler est-il un moyen de sensibiliser ?

Effectivement. Ce livre est justement la fin d’un plaidoyer sur ce sujet, j’en ai fait un combat depuis sa mort. Sur le volet politique, je suis d’ailleurs favorable à la légalisation de toutes les drogues. Ce qui est, à mes yeux, la meilleure manière d’informer, mais aussi d’entreprendre des campagnes de prévention bien plus crédibles.

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Aujourd’hui, le chemsex est partout, seule une minorité de gays est sensibilisée. Sur Grindr, par exemple, une annonce sur trois concerne cette pratique. Pire encore, des personnes (du moins avec les messages que j’ai reçus) prennent ces produits sans le savoir, parce qu’elles ne sortent pas, n’ont pas la documentation nécessaire, sont en dehors du milieu. Cela amène à de terribles comas et des décès, c’est bien triste. 

Finalement, Plus vivant que jamais est-il, en partie, un outil curatif adressé aux chemsexeurs ?

Il est vital, plutôt. Je n’ai pas envie qu’il y ait plein d’autres Christophe qui partent. Je veux que sa mort serve à quelque chose. Si une personne se porte mal (pendant ou après un chemsex), il ne faut pas se dire que ça va passer, mais nous devons appeler les secours, nous occuper d’elle. 

Plus vivant que jamais

Plus d’infos : 

Pour vous procurer Plus vivant que jamais, rendez-vous dans les boutiques de proximité ou commandez-le en ligne. Si vous vous trouvez dans la capitale, vous pouvez aller à la librairie Les Mots à la bouche.

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