À Paris, un débat exceptionnel a réuni les candidats aux Régionales IDF, lundi 31 mai. Tout au long de cet événement, les opposants à Valérie Pécresse n’ont eu qu’une seule idée en tête : mettre à mal son bilan pas très LGBTQI+.
Ils le voulaient et ne l’ont pas raté ! Grande absente du débat sur les régionales IDF, lundi 31 mai, Valérie Pécresse n’a pourtant pas échappé aux attaques des personnes éligibles. À commencer par Clémentine Autain (FI), tou.te.s y sont allés de leurs mots à l’encontre de Patrick Karam, représentant de la candidate droitiste. « Vous êtes venu avec les rames. », a fustigé la proche de Jean-Luc Mélenchon. De quoi ouvrir la voie à un enchaînement de critiques sur les positions des LR vis-à-vis de LMPT, le mariage pour tous, la PMA, le VIH… et Act-Up Paris. Et ce, devant un public très partial !
Un débat à une seule ligne
Sur les divers volets traités, le vice-président de région n’a eu de cesse de réduire presqu’exclusivement le bilan et les propositions à la seule communauté gay, oubliant ainsi toutes les autres minorités. « Je suis allé en Tchétchénie, dans le Caucase, j’ai vu l’homophobie sous sa face la plus hideuse. Quand j’étais délégué interministériel, j’ai été l’un des premiers [Hommes politiques] à la Pride. Depuis 2016, nous avons mis 2,7 millions d’euros (dans la lutte contre les discriminations, NDLR). », clame-t-il, sous les rires des spectateurs.
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Fer de lance de l’opposition, Audrey Pulvar et Julien Bayou (EELV) ont fustigé le manque de présence, de soutien et d’implication à cette cause communautaire. « Contrairement à madame Pécresse, je prends part aux marches des Fiertés, bien qu’étant hétérosexuelle. », a tenu à rappeler l’élue PS à la mairie de Paris. De son côté, le candidat écologiste a soulevé le paradoxe dans la politique de Valérie Pécresse, en particulier dans le décalage entre, d’un côté, le financement du film 120 battements par minute et, de l’autre, la baisse de subvention qu’accorde la région au festival Solidays, d’un million à 800 000 euros.
LREM, la “Suisse” du débat
Au cours de ses interventions, Laurent Saint-Martin, représentant de la majorité à l’assemblée, n’a pas attaqué la présidente sortante d’Ile-de-France. « Je ne comprends pas les mouvements vis-à-vis d’Act up, mais je n’irais pas jusqu’à dire que la région ne fait pas son travail de financement des associations. », confie-t-il notamment, affichant ainsi le « en même temps » macronien.
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Ses positions sur les thérapies de conversion et LMPT ont, en dernier lieu, la distance idéologique avec le gouvernement et les membres du parti d’Emmanuel Macron. Une approche pour laquelle il aurait pris des coups… si Patrick Karam avait été absent. Dans la finalité, le débat n’a donné aucune proposition novatrice, les différentes idées de chaque programme, en vue des régionales, n’étant que la continuité de mesures déjà existantes, sinon de revendications dans la société civile. PMA, GPA, Observatoire LGBTQI+ et pass santé, pour n’en citer que quelques-uns. Affaire à suivre, donc… ou pas.