Nous qui débordons la nuit, les jeunes générations sont à l’honneur

Avec Nous qui débordons la nuit, le photographe Hannibal Volkoff se plonge dans le monde de la nuit et des revendications. Dans ses clichés, le jeune artiste LGBT+ met...
© Hannibal Volkoff

Avec Nous qui débordons la nuit, le photographe Hannibal Volkoff se plonge dans le monde de la nuit et des revendications. Dans ses clichés, le jeune artiste LGBT+ met à nu les sujets et les scènes qu’il capture.

Dans le pénombre des soirées nocturnes, les premiers sujets de Nous qui débordons la nuit se mettent en scène. A la frontière des genres, ils ont un regard puissant et sont parés de leurs plus beaux vêtements et de leurs plus beaux maquillages. La portée des clichés du photographe Hannibal Volkoff est rapidement introduite, très proche de nous mais pourtant très lointaine.

« Ce livre est dédié à mes poèmes d’adolescence disparus dans les rues parisiennes ».

Dans l’oeil de l’artiste, les sujets ouvrent les portes de leur vie sans aucune retenue. A travers chaque pièce, les jeunes corps, essentiellement masculins et homosexuels, se dénudent et se sexualisent. L’intention du photographe est alors clairement visible, « créer une sphère d’expérimentation, où les désirs se rencontrent et dépassent le genre et l’orientation sexuelle ». La magie s’opère donc.

Une immersion pleine et entière

D’une photo à l’autre, le détail devient de plus en plus millimétré, mettant en scène une même situation … à quelques éléments près.

« Je voulais que mes photographies ressemblent aux posters qu’un adolescent accroche sur les murs de sa chambres, bruts et sans aucun cadre », révèle Hannibal Volkoff.

Très vite, la beauté s’ôte de tous ses artifices. Les clichés se plongent au plus profond du corps humain et de son âme. Elles se veulent plus expressives, plus libertaires, plus engagées, plus libres : une femme piétine le visage d’un homme, une autre montre son sein, un homme fume tranquillement sa cigarette en sous-vêtements.

Progressivement, les gestuelles se font plus douces, les visages deviennent plus angéliques, les regards s’intensifient. Les photographies donnent le ton d’une visibilité identitaire, les codes du genres sont détournés, de l’homme à la femme et de la femme à l’homme.

« La question du genre n’a jamais été aussi importante et portée qu’aujourd’hui », exprime le jeune photographe.

Les Kings et les queens prennent place. Soudainement, les illustrations font figure d’une autre époque (la femme au chapelet) ou d’une autre origine ethnique (une jeune asiatique nue). C’est le signe d’un engagement politique, social et religieux fort, point de départ d’une révolution bruyante et prête à gagner le terrain populaire.

Un travail d’engagement

En plein cœur de Paris, Hannibal Volkoff suit une foule de manifestants en colère. De ses clichés, une nouvelle forme de mobilisation aux airs de Nuit Debout se met en place. Pourtant, cette étape n’est que le prélude d’une photographie bien plus militante. En marge des descentes populaires, le jeune photographe se fond dans les soirées privées, dans les bouches de métro. Les moindres chuchotements, les moindres mouvements et les moindres regards sont passés au crible. A l’aube d’une nouvelle saison, plus estivale, les clichés prennent forme et fleurissent davantage. Pendant la marche des fiertés annuelle de juin, l’artiste sublime les sujets qu’il cible, leurs couleurs, leurs identités. Au crépuscule de la révolte, la fin d’une journée sonne comme un divin requiem. La dernière photographie est un pur bonheur, celle d’un homme au beau milieu d’un buisson rempli de roses. La lutte est enfin gagnée. Exquis !

Plus d’infos :

L’artiste Hannibal Volkoff présentera son livre-photo, Nous qui débordons la nuit (disponible ici), pendant le vernissage de l’exposition de Jean-Luc Buro « Objectif Alternatif », à la galerie Hors-Champs, le 24 octobre. 

Culture

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